Laure Debrosse


laure debrosse photographe

Pays : France
Ville : Lille
Née en : 1971
Supports et techniques : Photographie numérique ou argentique, tirage sur papier + contre-collage et finition sur demande

Depuis mes 12 ans, je photographie.
Après une rencontre avec une professeur d’histoire de l’art à Saint Luc à Tournai où j’étudiais le dessin, j’ai souhaité étudier à l’École du Louvre : je voulais tout voir. Pendant 3 ans, ma rétine s’est imprégnée de toutes les époques, géographies, courants, disciplines. Être en contact physique et régulier avec la peinture ancienne et ses maîtres laisse des traces. J’ai travaillé ensuite chez un grand expert en peinture ancienne qui avait été mon professeur puis en galeries d’art contemporain à Paris. Ces expériences m’ont nourrie et ont fini par me convaincre que ma place était évidemment du coté des artistes : entre le dessin, la sculpture, l’écriture, un peu de musique aussi, la photographie est restée mon trait d’union constant, le sillon.
Chaque exposition est pour moi une construction alliant une expérience esthétique profonde et une histoire vécue,  silencieuse ou non, souvent forte. Cela induisant une invitation au mouvement intérieur où tout se tiendrait dans une cohérence circulaire… vers le haut.

PARCOURS & EXPOSITIONS

      • 2021 : concert “l’Ame Russe", duo piano et images (photographies / dessins)
      • 2020 : exposition “Equinoxe" sur le lac Baïkal, Ancien Carmel d'Ascq, Villeneuve-d'Ascq
      • 2019 : exposition “D’ailleurs", Ancien Carmel d'Ascq, Villeneuve-d'Ascq
      • 2018 : exposition “Entre deux Parallèles" sur le Transsibérien, Lille, Moscou
      • 2018 : “Triangular Memories", exposition en trio, 2.04 Gallery, St Petersbourg
      • 2017 : exposition collective “Fusion", Iragui Gallery, Moscou
      • 2017 : art residency, SPAR, St Petersbourg
      • 2016 : “A Fleur de Peau", part du programme parallèle à la Biennale de Photographie, Moscou
      • 2015 : exposition “Moscou à travers les arbres", Rosbank, Moscou
      • 2003-2010 : Gajah Gallery, Galerie JL Lacroix, Galerie Société Générale, Biennale de photographie de Singapour. Asian Pieces, livre et évènements en partenariat avec Mazars, Cartier, Publicis…, Singapour
      • 2014-2018 : collectif Moskoop
      • jusqu'en 2000 : Ecole du Louvre et emplois en galeries d’art contemporain

Rencontre avec Laure Debrosse

Comment êtes-vous devenue artiste ?
En observant (et écoutant) sans cesse le monde qui m’entoure, en héritant du Canon AE1 de mon grand-père à 12 ans et en assumant le fait d’être une artiste, ce qui fut le plus long ! Enfant, je photographiais les angles les plus compliqués de ma maison (très contemporaine pour l’époque), juste pour la force de leur abstraction. Adolescente, je cherchais dans la ville le rebut des « zones sombres » pour le pouvoir simple d’y apporter la lumière, toujours dans l’abstraction. Cela ne m'a jamais quitté.

Comment définiriez-vous votre univers ?
L’univers est bien vaste pour le cadrer dans des mots … Après avoir exploré ces zones urbaines en marge pour en extraire de la beauté (usines abandonnées, casses de voiture, prisons, gigantesques friches russes… ), la nature extrêmement puissante en Russie m’a saisie. La photographier est devenu nécessité. Depuis mon retour en France en 2018, je photographie les présences invisibles que je perçois de la nature. Depuis peu, je photographie la matière de ce qui est dans mes poubelles et j’explore aussi la musique en dessin avec Galina Ermakova, pianiste russe.
L’abstraction est le fil rouge de toutes mes géographies intérieures et extérieures. Elle est une évidence, elle relie les invisibles entre eux et me libère infiniment l’esprit.

Quel artiste (mort ou vivant) aimeriez-vous rencontrer ?
Fabienne Verdier, Pierre Soulages, Hélène Grimaud, François Cheng, Christian Bobin, Léonard de Vinci, Le Caravage, Rachmaninov.

Pouvez-vous partager avec nous une anecdote artistique ?
J’en ai tellement … Je n’ai pas une série qui n’ait pas son histoire très longue ou très courte. Les souvenirs qui m’ont donné le plus d’adrénaline ont été mes explorations hautement interdites de nuit dans les immenses friches Moscovites enneigées, escalader des grandes cheminées d’usine pour embrasser la ville la nuit … S’allonger dans la boue pour éviter une patrouille de police russe ajoute du pi(g)ment à une image. Ma série du lac Baïkal en Sibérie est très forte aussi car la première fois j’ai failli y mourir et mes photos ont été englouties. j’y suis retournée, surmontant ma peur pour en rapporter les images auxquelles je tenais tant. C’est la fulgurance que j’avais eu idée de photographier, je ne pensais pas que l’expérience allait se transformer à ce point en fulgurance de vie ou de mort. J’ai aussi des expériences fortes bien plus silencieuses et juste à côté de chez moi. Le confinement m’y a amenée à petits pas lents.